Actualités

Samedi 7 février 2015 : les fouilles d’Actium

Ismini Trianti (Professeur émérite d’Archéologie Classique. Université de Ioannina, Grèce)

Dès l’époque archaïque, un temple d’Apollon Aktios s’élevait à Aktion, sur le petit promontoire situé à l’embouchure du golfe d’Ambracie. En 1867, le consul de France à Jannina, Charles-François-Noël Champoiseau, découvrit, alors qu’il fouillait le site, la partie est du temple ainsi que deux statues de kouroi, qui furent envoyées en France et sont exposées au Musée du Louvre. La fouille a repris en 2005 et le reste de l’édifice a été dégagé. Il s’agit des vestiges du temple romain,  reconstruit par l’empereur Auguste après sa victoire sur Antoine en 31 av. J.-C. Deux têtes colossales et des fragments de statues ont été mis au jour au fond de la cella. D’après leur emplacement et leurs dimensions, il est clair que ces éléments sculptés appartenaient aux statues de culte du temple.

Paris, Musée du Louvre, Ma688

Nos prochaines conférences, en 2015

La Société française d’archéologie classique vous adresse ses vœux les plus chaleureux pour 2015 !

En attendant notre programme, vous pouvez déjà noter les dates des conférences de cette nouvelle année :

10 janvier 2015, Assemblée générale de la SFAC et conférence de W. Van Andringa, Demeures des dieux : nouvelles recherches sur les lieux de culte de Pompéi

7 février 2015, conférence d’I. Trianti, les fouilles d’Actium

14 mars 2015, conférence de V. Brunet-Gaston sur le sanctuaire de Pont-Saint-Maxence dans l’Oise

11 avril 2015

juin 2015 : sortie annuelle

10 octobre 2015

14 novembre 2015

12 décembre 2015

Samedi 10 janvier 2015 : Demeures des dieux : nouvelles recherches sur les lieux de culte de Pompéi

William Van Andringa (Université Charles-de-Gaulle, Lille 3)

Un programme de recherches mené entre 2008 et 2013 a permis de fouiller plusieurs lieux de culte de Pompéi. L’évolution du temple dorique de Dionysos-Loufir a pu être ainsi restituée, de la fondation du sanctuaire au IIIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’installation d’un thiase à l’époque julio-claudienne. Les fouilles opérées sur le temple de Fortune Auguste ont donné des informations déterminantes sur la fondation d’un lieu de culte en milieu urbain. D’autres travaux, menés dans les maisons, étaient centrés sur les pratiques religieuses privées. C’est dans ce cadre qu’a été étudiée en détail une fosse contenant les vestiges d’une maison touchée par la foudre et enterrés rituellement (fulgur conditum). Cette conférence propose de présenter les principaux résultats et discussions dans le cadre de l’histoire de la ville telle qu’elle peut être restituée aujourd’hui, à la lumière des travaux récents.

Samedi 6 décembre 2014 : Les fouilles récentes du tumulus Kastas et le lion d’Amphipolis (2012-2014)

ATTENTION, exceptionnellement, la conférence se déroulera au 29 rue d’Ulm, dans l’amphithéâtre Jules-Ferry.

Katerina Peristeri

Les fouilles, menées depuis 2012 dans la région d’Amphipolis sur le tumulus Kastas, un tumulus artificiel d’une hauteur de trente mètres situé à proximité du Strymon, fleuve jadis navigable, et de l’ancien lac Kerkinitis aujourd’hui disparu, ont dégagé un péribole de 497 m de long, 3 m de haut et 158,40 m de diamètre, construit en marbre thasien et daté du dernier quart du IVe siècle av. J.-C. Un lion, sculpté dans le même marbre et daté de la même époque, se dressait au sommet du tumulus. Cette œuvre, connue comme le « Lion d’Amphipolis », se trouve aujourd’hui au bord du Strymon. Plusieurs blocs du péribole ont été réutilisés par les Romains pour édifier des barrages sur le fleuve et des bâtiments à Amphipolis. Certains ont servi à reconstruire, en 1936, la base de la statue du lion. Depuis l’été 2014, la fouille s’est accélérée de manière spectaculaire avec la mise au jour de la sépulture, une « tombe macédonienne » unique par son plan et son décor sculpté.

Trois conférences à venir

Pour sa rentrée, la Société française d’archéologie classique vous invite à suivre trois conférences : le 8 novembre, le 6 décembre et le 10 janvier.

8 Novembre 2014 : Vincent Jolivet, Edwige Lovergne, « La tombe rupestre de Grotta Scalina en Étrurie méridionale ».

6 Décembre 2014 : Katerina Peristeri « Les fouilles récentes du tumulus Kastas et le lion d’Amphipolis (2012-2014) ».

10 janvier 2015 : William Van Andringa, « Demeures des dieux : nouvelles recherches sur les lieux de culte de Pompéi ».

De l’Étrurie à Pompéi, en passant par le tumulus d’Amphipolis dont le monde entier parle depuis cet été. Le programme de la rentrée est ici.

Prochaine conférence, à la rentrée, le samedi 8 novembre 2014 : La tombe rupestre de Grotta Scalina en Étrurie méridionale

Vincent Jolivet, Edwige Lovergne

Redécouverte à la fin du XXe siècle après un siècle d’oubli, la tombe étrusque monumentale de Grotte Scalina (Viterbe) est un témoignage de l’architecture rupestre hellénistique dont les fouilles menées depuis 2011, en collaboration entre le CNRS (UMR 8546), l’École française de Rome et la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale, ont révélé le caractère tout à fait exceptionnel. Richement peinte, avec ses deux étages à portiques reliés par deux escaliers et surmontés par un fronton, toutes caractéristiques que l’on retrouve seulement dans la tombe Lattanzi de Norchia, elle s’inspire vraisemblablement de la grande architecture palatiale macédonienne de Pella et de Vergina dont le prothyron, tel qu’il est aujourd’hui restitué, présente une disposition analogue, qui était appelée à inspirer de nombreux monuments du monde méditerranéen dans le courant de l’époque hellénistique. La précocité de ce témoignage, datable du dernier quart du IVe siècle, et l’absence de réalisations comparable dans le Sud de l’Italie, invitent à l’interpréter comme le témoignage de liens directs entre l’Étrurie et la Macédoine de Philippe ou d’Alexandre, combinés avec la grande tradition funéraire étrusque hellénistique dont témoigne sa vaste salle de banquets funéraires, dotée de six lits.

Samedi 17 mai 2014 : Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule

Prochaine séance de la SFAC le samedi 17 mai 2014

P. NOUVEL, Université de Franche-Comté, UMR 6249 Chrono-environnement (Besançon)

Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule : nouvelles approches en archéologie du territoire

Le développement de plusieurs programmes de recherche collectifs récents avait tracé la voie qui permettait la mise sur pied d’un nouveau programme de recherche sur les habitats groupés antiques du centre-est de la Gaule. Actif depuis 2011, il rassemble des chercheurs issus de trois régions administratives (Franche-Comté, Bourgogne, Champagne-Ardennes) et exploite un corpus couvrant les territoires des Éduens, des Lingons, des Séquanes et d’une partie des Sénons, des Tricasses, des Leuques et des Ségusiaves. Le croisement des reprises documentaires, des prospections terrestres et aériennes, mais aussi l’exploitation systématique des orthophotographies à haute résolution et des prospections géophysiques à grande échelle permettent un renouvellement profond de ce dossier. Cette conférence se propose de présenter les méthodes employées et les premiers résultats spectaculaires qui permettent d’étudier à loisir l’organisation interne de nombre d’agglomérations mais aussi d’analyser la structure et l’évolution des réseaux urbains de la fin de la période gauloise jusqu’à l’Antiquité tardive.

Samedi 5 avril 2014 : Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale

La quatrième séance de la Société pour l’année 2014 aura lieu le
SAMEDI 5 avril 2014
à 15 h 00
à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),
2 rue Vivienne, 75002 PARIS,
salle Walter Benjamin, rez‐de‐chaussée

Matthieu GHILARDI,
CNRS (UMR 7330 Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement)

Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale, du Néolithique au Royaume d’Alexandre le Grand
La plaine de Macédoine centrale est la plus vaste aire deltaïque de Grèce et couvre une superficie d’environ 2200 km². Entre 2003 et 2013, des recherches géomorphologiques et paléoenvironnementales ont été conduites pour reconstituer l’évolution morphologique de cette plaine littorale édifiée au cours des 6 000 dernières années. Fondée sur une méthode combinant une approche de géographie historique et d’étude de carottages, les grandes étapes d’édification de ce complexe deltaïque, formé principalement par les fleuves Aliakmon et Axios, ont pu être détaillées. D’un point de vue historique, le secteur d’études est une importante aire d’implantation des sociétés humaines. Depuis le Néolithique, une occupation continue du territoire est attestée. Différents travaux archéologiques, historiques et paléoenvironnementaux attestent d’une évolution majeure du trait de côte entre le quatrième millénaire avant notre ère et le Ve siècle ap. J.‐C, mais précisent de manière incertaine l’évolution paysagère. Le Royaume de Macédoine, avec ses rois illustres Philippe II et Alexandre le Grand, a laissé sur le territoire de nombreux vestiges archéologiques qui témoignent d’une évolution paysagère certaine. Ainsi, Pella, l’ancienne capitale et ville portuaire reliée à la mer vie une lagune, se localise désormais à 28 km à l’intérieur des terres.

Espaces artisanaux, lieux de culte dans l’Antiquité

Cette année, la SFAC organise une journée d’études sur les espaces artisanaux lieux de culte dans l’Antiquité.

Samedi 15 mars 2014, 9h30-17h, salle Vasari, INHA

L’artisan dans le sanctuaire même, ou bien à proximité immédiate de lui et travaillant pour lui : cette thématique a été l’objet de plusieurs rencontres récentes, mais dont l’angle d’approche est différent de la présente journée d’études. On peut en effet donner des définitions très diverses de l’artisanat et des métiers, et de leur degré d’implication dans l’édification d’abord, la manutention et le fonctionnement ensuite, d’un lieu de culte. Si on voit bien que, lorsqu’il s’agit du chantier de construction et de l’entretien, les équipes d’artisans travaillent sur commande de l’autorité qui gère le sanctuaire et interviennent sur le temple même, la situation est plus complexe dès lors qu’il s’agit des offrandes et de leurs producteurs. Ont‐ils d’autres rapports que ceux de proximité opportuniste avec le sanctuaire ? Et existe‐t‐il d’ailleurs des artisans spécialisés pour répondre à la demande des
dévots ? Point de vue économique et archéologie de la construction, analyse spatiale, approche technologique, examen du décor et de l’objet offert doivent se conjuguer pour recomposer une culture matérielle des lieux du religieux à partir de ses acteurs et de ses espaces de fabrication ou de mise en œuvre. Le programme est en ligne ici, n’hésitez pas à le diffuser !

L’artisan
dans
le
sanctuaire
même,
ou
bien
à
proximité
immédiate
de
lui
et
travaillant
pour
lui
:
cette
thématique
a
été
l’objet
de
plusieurs
rencontres
récentes,
mais
dont
l’angle
d’approche
est
différent
de
la
présente
journée
d’études.
On
peut
en
effet
donner
des
définitions
très
diverses
de
l’artisanat
et
des
métiers,
et
de
leur
degré
d’implication
dans
l’édification
d’abord,
la
manutention
et
le
fonctionnement
ensuite,
d’un
lieu
de
culte.
Si
on
voit
bien
que,
lorsqu’il
s’agit
du
chantier
de
construction
et
de
l’entretien,
les
équipes
d’artisans
travaillent
sur
commande
de
l’autorité
qui
gère
le
sanctuaire
et
interviennent
sur
le
temple
même,
la
situation
est
plus
complexe
dès
lors
qu’il
s’agit
des
offrandes
et
de
leurs
producteurs.
Ont
ils
d’autres
rapports
que
ceux
de
proximité
opportuniste
avec
le
sanctuaire
?
Et
existe
t
il
d’ailleurs
des
artisans
spécialisés
pour
répondre
à
la
demande
des
dévots
?
Point
de
vue
économique
et
archéologie
de
la
construction,
analyse
spatiale,
approche
technologique,
examen
du
décor
et
de
l’objet
offert
doivent
se
conjuguer
pour
recomposer
une
culture
matérielle
des
lieux
du
religieux
à
partir
de
ses
acteurs
et
de
ses
espaces
de
fabrication
ou
de
mise
en
œuvre.
Trois
axes
seront
plus
particulièrement
développés
au
cours
de
cette
journée
:
la
« fabrique
du
temple »
(entendue
au
sens
de
la
construction,
du
décor,
et
de
l’entretien
de
l’édifice
de
culte)
;
la
production
des
offrandes,
sur
place
ou
spécifiquement
destinée
au
sanctuaire
;
enfin,
parce
que
les
espaces
cultuels
ne
se
restreignent
pas
au
temple
et
à
ses
annexes,
on
a
voulu
aussi
inclure
dans
le
panorama
qui
sera
présenté
deux
types
d’espaces
privés
qui
n’en
abritent
pas
moins
des
rites
périodiques
:
la
maison
et
la
boutique
d’une
part
;
les
nécropoles
d’autre
part.

Prochaine conférence le 15 février 2014 : « Ville de Delphes »

Samedi 15 février 2014 à 15h, J.-M. Luce (Université Toulouse-Le Mirail), présentera une conférence sur les découvertes récentes et le projet d’étude de la cité de Delphes.

Les cent‐vingt‐deux ans d’archéologie française qui se sont déroulées à Delphes depuis le début de la « Grande Fouille » ont porté principalement sur ses sanctuaires et leur histoire, avec leurs monuments, leurs inscriptions et leur plastique. On oublie souvent qu’il existait une ville toute autour du hieron d’Apollon, dont l’histoire est plus ancienne que l’oracle et s’est achevée bien après la fin de ce dernier. L’objet du programme Ville de Delphes, engagé en 2012, vise donc à combler cette lacune. Il comporte trois volets : un inventaire des murs aujourd’hui visibles, une prospection géophysique et l’ouverture d’un chantier de fouilles. Il est déjà possible de tirer un premier bilan à mi‐parcours et de proposer quelques hypothèses sur le réseau des rues et leurs relations avec le sanctuaire d’Apollon.