Trois conférences à venir

Pour sa rentrée, la Société française d’archéologie classique vous invite à suivre trois conférences : le 8 novembre, le 6 décembre et le 10 janvier.

8 Novembre 2014 : Vincent Jolivet, Edwige Lovergne, « La tombe rupestre de Grotta Scalina en Étrurie méridionale ».

6 Décembre 2014 : Katerina Peristeri « Les fouilles récentes du tumulus Kastas et le lion d’Amphipolis (2012-2014) ».

10 janvier 2015 : William Van Andringa, « Demeures des dieux : nouvelles recherches sur les lieux de culte de Pompéi ».

De l’Étrurie à Pompéi, en passant par le tumulus d’Amphipolis dont le monde entier parle depuis cet été. Le programme de la rentrée est ici.

Prochaine conférence, à la rentrée, le samedi 8 novembre 2014 : La tombe rupestre de Grotta Scalina en Étrurie méridionale

Vincent Jolivet, Edwige Lovergne

Redécouverte à la fin du XXe siècle après un siècle d’oubli, la tombe étrusque monumentale de Grotte Scalina (Viterbe) est un témoignage de l’architecture rupestre hellénistique dont les fouilles menées depuis 2011, en collaboration entre le CNRS (UMR 8546), l’École française de Rome et la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale, ont révélé le caractère tout à fait exceptionnel. Richement peinte, avec ses deux étages à portiques reliés par deux escaliers et surmontés par un fronton, toutes caractéristiques que l’on retrouve seulement dans la tombe Lattanzi de Norchia, elle s’inspire vraisemblablement de la grande architecture palatiale macédonienne de Pella et de Vergina dont le prothyron, tel qu’il est aujourd’hui restitué, présente une disposition analogue, qui était appelée à inspirer de nombreux monuments du monde méditerranéen dans le courant de l’époque hellénistique. La précocité de ce témoignage, datable du dernier quart du IVe siècle, et l’absence de réalisations comparable dans le Sud de l’Italie, invitent à l’interpréter comme le témoignage de liens directs entre l’Étrurie et la Macédoine de Philippe ou d’Alexandre, combinés avec la grande tradition funéraire étrusque hellénistique dont témoigne sa vaste salle de banquets funéraires, dotée de six lits.

Samedi 17 mai 2014 : Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule

Prochaine séance de la SFAC le samedi 17 mai 2014

P. NOUVEL, Université de Franche-Comté, UMR 6249 Chrono-environnement (Besançon)

Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule : nouvelles approches en archéologie du territoire

Le développement de plusieurs programmes de recherche collectifs récents avait tracé la voie qui permettait la mise sur pied d’un nouveau programme de recherche sur les habitats groupés antiques du centre-est de la Gaule. Actif depuis 2011, il rassemble des chercheurs issus de trois régions administratives (Franche-Comté, Bourgogne, Champagne-Ardennes) et exploite un corpus couvrant les territoires des Éduens, des Lingons, des Séquanes et d’une partie des Sénons, des Tricasses, des Leuques et des Ségusiaves. Le croisement des reprises documentaires, des prospections terrestres et aériennes, mais aussi l’exploitation systématique des orthophotographies à haute résolution et des prospections géophysiques à grande échelle permettent un renouvellement profond de ce dossier. Cette conférence se propose de présenter les méthodes employées et les premiers résultats spectaculaires qui permettent d’étudier à loisir l’organisation interne de nombre d’agglomérations mais aussi d’analyser la structure et l’évolution des réseaux urbains de la fin de la période gauloise jusqu’à l’Antiquité tardive.

Samedi 5 avril 2014 : Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale

La quatrième séance de la Société pour l’année 2014 aura lieu le
SAMEDI 5 avril 2014
à 15 h 00
à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),
2 rue Vivienne, 75002 PARIS,
salle Walter Benjamin, rez‐de‐chaussée

Matthieu GHILARDI,
CNRS (UMR 7330 Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement)

Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale, du Néolithique au Royaume d’Alexandre le Grand
La plaine de Macédoine centrale est la plus vaste aire deltaïque de Grèce et couvre une superficie d’environ 2200 km². Entre 2003 et 2013, des recherches géomorphologiques et paléoenvironnementales ont été conduites pour reconstituer l’évolution morphologique de cette plaine littorale édifiée au cours des 6 000 dernières années. Fondée sur une méthode combinant une approche de géographie historique et d’étude de carottages, les grandes étapes d’édification de ce complexe deltaïque, formé principalement par les fleuves Aliakmon et Axios, ont pu être détaillées. D’un point de vue historique, le secteur d’études est une importante aire d’implantation des sociétés humaines. Depuis le Néolithique, une occupation continue du territoire est attestée. Différents travaux archéologiques, historiques et paléoenvironnementaux attestent d’une évolution majeure du trait de côte entre le quatrième millénaire avant notre ère et le Ve siècle ap. J.‐C, mais précisent de manière incertaine l’évolution paysagère. Le Royaume de Macédoine, avec ses rois illustres Philippe II et Alexandre le Grand, a laissé sur le territoire de nombreux vestiges archéologiques qui témoignent d’une évolution paysagère certaine. Ainsi, Pella, l’ancienne capitale et ville portuaire reliée à la mer vie une lagune, se localise désormais à 28 km à l’intérieur des terres.

Espaces artisanaux, lieux de culte dans l’Antiquité

Cette année, la SFAC organise une journée d’études sur les espaces artisanaux lieux de culte dans l’Antiquité.

Samedi 15 mars 2014, 9h30-17h, salle Vasari, INHA

L’artisan dans le sanctuaire même, ou bien à proximité immédiate de lui et travaillant pour lui : cette thématique a été l’objet de plusieurs rencontres récentes, mais dont l’angle d’approche est différent de la présente journée d’études. On peut en effet donner des définitions très diverses de l’artisanat et des métiers, et de leur degré d’implication dans l’édification d’abord, la manutention et le fonctionnement ensuite, d’un lieu de culte. Si on voit bien que, lorsqu’il s’agit du chantier de construction et de l’entretien, les équipes d’artisans travaillent sur commande de l’autorité qui gère le sanctuaire et interviennent sur le temple même, la situation est plus complexe dès lors qu’il s’agit des offrandes et de leurs producteurs. Ont‐ils d’autres rapports que ceux de proximité opportuniste avec le sanctuaire ? Et existe‐t‐il d’ailleurs des artisans spécialisés pour répondre à la demande des
dévots ? Point de vue économique et archéologie de la construction, analyse spatiale, approche technologique, examen du décor et de l’objet offert doivent se conjuguer pour recomposer une culture matérielle des lieux du religieux à partir de ses acteurs et de ses espaces de fabrication ou de mise en œuvre. Le programme est en ligne ici, n’hésitez pas à le diffuser !

L’artisan
dans
le
sanctuaire
même,
ou
bien
à
proximité
immédiate
de
lui
et
travaillant
pour
lui
:
cette
thématique
a
été
l’objet
de
plusieurs
rencontres
récentes,
mais
dont
l’angle
d’approche
est
différent
de
la
présente
journée
d’études.
On
peut
en
effet
donner
des
définitions
très
diverses
de
l’artisanat
et
des
métiers,
et
de
leur
degré
d’implication
dans
l’édification
d’abord,
la
manutention
et
le
fonctionnement
ensuite,
d’un
lieu
de
culte.
Si
on
voit
bien
que,
lorsqu’il
s’agit
du
chantier
de
construction
et
de
l’entretien,
les
équipes
d’artisans
travaillent
sur
commande
de
l’autorité
qui
gère
le
sanctuaire
et
interviennent
sur
le
temple
même,
la
situation
est
plus
complexe
dès
lors
qu’il
s’agit
des
offrandes
et
de
leurs
producteurs.
Ont
ils
d’autres
rapports
que
ceux
de
proximité
opportuniste
avec
le
sanctuaire
?
Et
existe
t
il
d’ailleurs
des
artisans
spécialisés
pour
répondre
à
la
demande
des
dévots
?
Point
de
vue
économique
et
archéologie
de
la
construction,
analyse
spatiale,
approche
technologique,
examen
du
décor
et
de
l’objet
offert
doivent
se
conjuguer
pour
recomposer
une
culture
matérielle
des
lieux
du
religieux
à
partir
de
ses
acteurs
et
de
ses
espaces
de
fabrication
ou
de
mise
en
œuvre.
Trois
axes
seront
plus
particulièrement
développés
au
cours
de
cette
journée
:
la
« fabrique
du
temple »
(entendue
au
sens
de
la
construction,
du
décor,
et
de
l’entretien
de
l’édifice
de
culte)
;
la
production
des
offrandes,
sur
place
ou
spécifiquement
destinée
au
sanctuaire
;
enfin,
parce
que
les
espaces
cultuels
ne
se
restreignent
pas
au
temple
et
à
ses
annexes,
on
a
voulu
aussi
inclure
dans
le
panorama
qui
sera
présenté
deux
types
d’espaces
privés
qui
n’en
abritent
pas
moins
des
rites
périodiques
:
la
maison
et
la
boutique
d’une
part
;
les
nécropoles
d’autre
part.

Prochaine conférence le 15 février 2014 : « Ville de Delphes »

Samedi 15 février 2014 à 15h, J.-M. Luce (Université Toulouse-Le Mirail), présentera une conférence sur les découvertes récentes et le projet d’étude de la cité de Delphes.

Les cent‐vingt‐deux ans d’archéologie française qui se sont déroulées à Delphes depuis le début de la « Grande Fouille » ont porté principalement sur ses sanctuaires et leur histoire, avec leurs monuments, leurs inscriptions et leur plastique. On oublie souvent qu’il existait une ville toute autour du hieron d’Apollon, dont l’histoire est plus ancienne que l’oracle et s’est achevée bien après la fin de ce dernier. L’objet du programme Ville de Delphes, engagé en 2012, vise donc à combler cette lacune. Il comporte trois volets : un inventaire des murs aujourd’hui visibles, une prospection géophysique et l’ouverture d’un chantier de fouilles. Il est déjà possible de tirer un premier bilan à mi‐parcours et de proposer quelques hypothèses sur le réseau des rues et leurs relations avec le sanctuaire d’Apollon.

Prochaine conférence le 25 janvier 2014 : Les ports antiques de Narbonne

Samedi 25 janvier 2014, à 15h

Corinne Sanchez, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Stéphane Mauné, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) et Nicolas Carayon, post-doctorant (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) présenteront une conférence sur les ports antiques de Narbonne

Narbonne, fondée en 118 av. notre ère, s’installe au carrefour d’axes terrestres, maritimes et fluviaux. Alors qu’elle est réputée comme l’une des plus grandes places de commerce durant l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Le travail d’une équipe pluridisciplinaire permet aujourd’hui de retrouver les lieux d’échanges qui ont fait la richesse et la réputation de la capitale de la Gaule Narbonnaise. Les déplacements du fleuve et l’évolution du littoral ont joué un rôle majeur et sont à l’origine des différentes zones de déchargements des marchandises étudiées dans le cadre du projet de recherche : Port-la-Nautique, Castélou/Mandirac et l’île Saint-Martin.

Prochaine conférence le 14 décembre : Sculpture romaine et domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne)

Samedi 14 décembre 2013, à 15h, à l’INHA

Jean-Charles Balty présentera une conférence sur la sculpture romaine et le domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne).

Marc-Aurèle de Chiragan (Toulouse, musée Saint-Raymond)

Les fouilles de 1826-1827 dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ont fait du Musée Saint-Raymond de Toulouse la deuxième collection de sculpture antique de France après le Musée du Louvre. L’étude approfondie de ces œuvres (statuaire idéale, portraits d’empereurs et de hauts fonctionnaires) conduit à reconnaître aujourd’hui dans cette villa le centre d’un vaste domaine impérial établi aux portes mêmes de Toulouse, à proximité de forêts et de carrières ayant appartenu au patrimoine privé de l’empereur — patrimoine géré par des procurateurs de rang équestre, dont plusieurs sont ici représentés par des portraits de très haute qualité artistique.

Séance de rentrée le samedi 16 novembre 2013

Nous aurons le plaisir de vous retrouver pour la première séance de l’automne le samedi 16 novembre 2013, à 15h, salle Walter Benjamin à l’INHA :

Gianluca Tagliamonte (Università del Salento – Lecce)

Le sanctuaire tardo-républicain du mont San Nicola de Pietravairano

Situé sur un promontoire en position stratégique, le sanctuaire du mont San Nicola de Pietravairano (Campanie septentrionale) a été édifié pendant la période tardo-républicaine, vers 100 av. J.-C., dans un territoire sous domination romaine, préalablement contrôlé par les Samnites. Le cœur du sanctuaire est constitué par l’alignement d’un temple à trois cellae et d’un théâtre sous-jacent. Durant la conférence, seront évoquées les questions associées à la mise en œuvre d’un projet unitaire ainsi que la genèse du modèle architectural ayant servi d’inspiration à cette construction (Roman Theatre-Temple).