Programme des séances de la SFAC en 2011

Les rencontres ont lieu en salle Walter Benjamin, à l’Institut national d’Histoire de l’Art, Paris.

Vous trouverez ici le programme des conférences de la SFAC pour l’année 2011 : des sites de la Crète géométrique à Hierapolis de Phrygie en passant par Alésia et Oudhna.


15 janvier 2011
Assemblée générale
Daniela Lefevre-Novaro, Université de Strasbourg,
Recherches récentes sur la Crète géométrique et archaïque
Après l’important développement de l’archéologie minoenne au XXe siècle, les spécialistes se sont dernièrement intéressés aussi aux sites crétois qui furent fréquentés surtout de la fin du Minoen Récent jusqu’à la phase orientalisante. Les recherches récentes à Azoria, Priniatikos Pyrgos, Istron, Smari, Eltyna ou Sybrita, permettent de tracer un cadre d’ensemble concernant l’évolution des établissements crétois dans cette période-charnière de l’histoire millénaire de l’île.

5 février 2011
Olivier de Cazanove, Université Paris 1,
Le lieu de culte d’Apollon Moritasgus à Alésia
L’exploration archéologique du lieu de culte d’Apollon Moritasgus à Alésia, menée par E. Espérandieu entre 1909 et 1911 et publiée alors  de manière très synthétique, a repris en 2008, dans le cadre du programme « sanctuaires d’Alésia » lancé avec l’appui du Ministère de la Culture. Les nouvelles données complètent les anciennes, en révélant une emprise du lieu de culte bien supérieure à ce qui était connu, une parure monumentale s’étageant en terrasses, ainsi qu’une phase préromaine consistante.

5 mars 2011
Françoise Villedieu, Centre Camille Jullian, Aix-en-Provence,
Fouille des vestiges de la salle à manger tournante du palais de Néron (Rome, Palatin)
Au cours d’un sondage réalisé en 2009 sur le site de la Vigna Barberini (Rome, Palatin) sont apparus les restes d’une construction néronienne qui semble pouvoir être identifiée à la cenatio rotunda de la Maison Dorée. Cette salle à manger est mentionnée par Suétone, qui dit qu’elle était ronde et tournait jour et nuit en imitant le mouvement de la terre (Nero, XXXI, 1). En raison du caractère exceptionnel de la découverte, la Soprintendenza archeologica di Roma a décidé de poursuivre les fouilles et celles-ci ont déjà livré divers indices qui fournissent des arguments en faveur de l’identification proposée.

2 avril 2011
Alexandre Farnoux, Université Paris IV Sorbonne, et Nicolas Kyriakidis, Ecole française d’Athènes,
Nouvelles recherches à Dréros
Depuis 2008, l’Ecole française d’Athènes et l’Ephorie de Crète de l’Est ont repris l’exploration archéologique de Dréros. Fouillé au début du XXe siècle, le site n’avait plus fait l’objet de recherches de terrain malgré les découvertes importantes faites par les premiers fouilleurs grecs et français (inscriptions archaïques, agora, temple d’Apollon, triade apollinienne en bronze, serment des Drériens, nécropole). La mission franco-grecque s’est fixée comme objectif l’étude de la cité crétoise dans son cadre urbain et son territoire, et sa mise en valeur. Les premiers résultats enrichissent ou modifient nos connaissances en matière de chronologie de l’occupation et d’identification des monuments.

14 mai 2011
Jean-Yves Marc, Université de Strasbourg,
Recherches récentes sur le centre monumental de Thasos : la partie sud de l’agora
Depuis 1996, une série de campagnes de fouilles a mis au jour un grand complexe commercial d’époque romaine. Constitué de plusieurs corps de bâtiment indépendants les uns des autres, dont un grand macellum, son plan remonte au début de l’époque hellénistique. L’exploration est encore inachevée, mais on est d’ores et déjà en mesure d’en proposer une restitution des élévations et une histoire des différents réaménagements, jusqu’à son abandon à l’époque paléochrétienne. Ce grand complexe commercial, sans être sans parallèles à la haute époque hellénistique, montre que la cité de Thasos, malgré une situation géopolitique qui peut passer pour défavorable, est en mesure à cette époque de doter son espace urbain d’équipements architecturaux originaux.

Samedi 18 juin 2011
Sortie de printemps

5 novembre 2011
Claude Doumet-Serhal, British Museum, University College London,
Recherches archéologiques à Sidon
En 1998, la Direction générale des Antiquités du Liban a donné l’autorisation au British Museum d’entreprendre des recherches sur le site de Sidon. D’emblée, cette possibilité de fouiller systématiquement la ville, si bien connue par les textes sur le plan historique mais si mal quant à ses vestiges matériels, apparut comme une occasion unique. Définir avec précision les étapes du développement de Sidon et déterminer de manière générale la séquence régionale pour le sud de l’actuel Liban est désormais possible. L’enquête archéologique se poursuit : l’histoire de l’une des plus importantes villes phéniciennes se dévoile enfin.

3 décembre 2011
Christian Landes, Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye,
Le théâtre d’Oudhna
Le théâtre de la cité d’Oudhna/Uthina était connu des voyageurs du XIXe siècle. En 1860, Victor Guérin identifia sans problème le monument dont les vestiges étaient alors mieux conservés, mais qui servait de carrière aux récupérateurs de matériaux. C’est Paul Gauckler, qui, de 1892 à 1896, alors jeune inspecteur du service des Antiquités de la Régence de Tunis (dont il fut ensuite le directeur de 1896 à 1905), mit un terme au pillage, en faisant classer le monument. Il est pourtant encore resté à l’écart du programme de mise en valeur du site d’Oudhna lancé en 1994 par le gouvernement tunisien. Mais, en 2004, un diagnostic sur le théâtre fut entrepris. Il s’agissait d’établir sa chronologie, d’en préciser le plan et d’examiner l’état de conservation des principaux ensembles qui le composent : cavea, orchestra, bâtiments de scène. Des investigations plus approfondies ont porté sur le mur de scène. La conférence proposera un état des connaissances sur le monument et s’efforcera de le replacer dans le tissu urbain de l’antique Uthina. L’étude du théâtre d’Oudhna est conduite par Christian Landes avec Habib Ben Hassen, responsable du site.

14 janvier 2012
Assemblée générale
Francesco d’Andria, Université du Salento, Lecce,
« La reine des Nymphes ». Eaux et paysages urbains à Hierapolis de Phrygie
Le site de Hierapolis offre des conditions exceptionnelles pour analyser les rapports entre une ville antique et son contexte environnemental, caractérisé dans le cas présent par des phénomènes sismiques et thermaux. À partir du IIe siècle av. J.-C., la ville s’est développée le long de la faille sismique d’où jaillissent les eaux thermales. Au cours des millénaires, ces eaux ont créé le célèbre paysage des vasques blanches et des canaux de travertin qui a donné son nom au site, en turc, Pamukkale, le château de coton. Les caractéristiques du paysage sont associées aux mythes : en effet, sur les principaux monuments de la ville, tels que les fontaines et le théâtre, des sculptures en marbre représentent des épisodes du mythe de Marsyas et de celui des Amazones — figures liées à la symbolique de l’eau et à la ville, qu’une inscription grecque, présente dans le théâtre, définit comme la pótnia nymphòn, la reine des Nymphes.

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