Vendredi 15 novembre 2019

à 17h30
à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),
2 rue Vivienne, 75002 PARIS,
salle Vasari, 1er étage

Thomas Creissen (Éveha International) et William Van Andringa (École Pratique de Hautes Études) présenteront une communication intitulée :

Les Pompéiens et la mort : fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera.

Amorcé en 2014, le nouveau programme d’étude de la nécropole de Porta Nocera a pour première ambition de comprendre et de caractériser les processus de constitution d’un paysage funéraire aux abords de la ville entre la fondation de la colonie et l’éruption de 79, notamment l’implication des autorités publiques dans la planification et la gestion des aires funéraires. Il s’agit ensuite, sur un temps relativement court – à peine quelques générations – de préciser la genèse des différents enclos et structures funéraires (chronologie relative des tombes) et de reconnaître des traditions familiales ou de groupes dans l’aménagement des sépultures et dans l’exercice des séquences rituelles. Enfin, l’exceptionnel état de conservation des ensembles funéraires permet d’étudier au plus près les trois grandes étapes des rituels de la mort accessibles par l’archéologie que sont la crémation, la mise au tombeau et la commémoration des défunts. À chacune de ces étapes, il est désormais possible d’associer des gestes très précis dont la compilation permettra de proposer une forme d’herméneutique fondée sur la lecture attentive du terrain. Dans ce domaine, le programme comporte une dimension méthodologique forte, autant sur la fouille, dans la mise en place des protocoles d’enregistrement spécifiques destinés à reconnaître les gestes, qu’en laboratoire avec l’étude des restes humains brûlés et du mobilier utilisé dans les séquences rituelles. La richesse des faits observés permet d’ores et déjà de proposer des résultats inédits et déterminants sur la structure des rites déployés dans les enclos ainsi que sur l’élaboration et la transmission des coutumes funéraires au sein d’une communauté romaine d’Italie. Comment étaient organisées et transmises les partitions rituelles d’une génération à l’autre, d’une famille à l’autre ? Comment était construite l’altérité collective de la mort à Pompéi ? En quoi les pratiques suivaient-elles la tradition romaine ? Un enregistrement aussi exhaustif que possible de toutes les traces laissées par les Pompéiens lors de leur fréquentation de la nécropole amène désormais à distinguer l’occasionnel de l’intentionnel pour restituer le contenu des pratiques funéraires locales.

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