Conférences

Prochaine conférence, à la rentrée, le samedi 8 novembre 2014 : La tombe rupestre de Grotta Scalina en Étrurie méridionale

Vincent Jolivet, Edwige Lovergne

Redécouverte à la fin du XXe siècle après un siècle d’oubli, la tombe étrusque monumentale de Grotte Scalina (Viterbe) est un témoignage de l’architecture rupestre hellénistique dont les fouilles menées depuis 2011, en collaboration entre le CNRS (UMR 8546), l’École française de Rome et la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale, ont révélé le caractère tout à fait exceptionnel. Richement peinte, avec ses deux étages à portiques reliés par deux escaliers et surmontés par un fronton, toutes caractéristiques que l’on retrouve seulement dans la tombe Lattanzi de Norchia, elle s’inspire vraisemblablement de la grande architecture palatiale macédonienne de Pella et de Vergina dont le prothyron, tel qu’il est aujourd’hui restitué, présente une disposition analogue, qui était appelée à inspirer de nombreux monuments du monde méditerranéen dans le courant de l’époque hellénistique. La précocité de ce témoignage, datable du dernier quart du IVe siècle, et l’absence de réalisations comparable dans le Sud de l’Italie, invitent à l’interpréter comme le témoignage de liens directs entre l’Étrurie et la Macédoine de Philippe ou d’Alexandre, combinés avec la grande tradition funéraire étrusque hellénistique dont témoigne sa vaste salle de banquets funéraires, dotée de six lits.

Samedi 17 mai 2014 : Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule

Prochaine séance de la SFAC le samedi 17 mai 2014

P. NOUVEL, Université de Franche-Comté, UMR 6249 Chrono-environnement (Besançon)

Les agglomérations antiques du centre‐est de la Gaule : nouvelles approches en archéologie du territoire

Le développement de plusieurs programmes de recherche collectifs récents avait tracé la voie qui permettait la mise sur pied d’un nouveau programme de recherche sur les habitats groupés antiques du centre-est de la Gaule. Actif depuis 2011, il rassemble des chercheurs issus de trois régions administratives (Franche-Comté, Bourgogne, Champagne-Ardennes) et exploite un corpus couvrant les territoires des Éduens, des Lingons, des Séquanes et d’une partie des Sénons, des Tricasses, des Leuques et des Ségusiaves. Le croisement des reprises documentaires, des prospections terrestres et aériennes, mais aussi l’exploitation systématique des orthophotographies à haute résolution et des prospections géophysiques à grande échelle permettent un renouvellement profond de ce dossier. Cette conférence se propose de présenter les méthodes employées et les premiers résultats spectaculaires qui permettent d’étudier à loisir l’organisation interne de nombre d’agglomérations mais aussi d’analyser la structure et l’évolution des réseaux urbains de la fin de la période gauloise jusqu’à l’Antiquité tardive.

Samedi 5 avril 2014 : Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale

La quatrième séance de la Société pour l’année 2014 aura lieu le
SAMEDI 5 avril 2014
à 15 h 00
à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),
2 rue Vivienne, 75002 PARIS,
salle Walter Benjamin, rez‐de‐chaussée

Matthieu GHILARDI,
CNRS (UMR 7330 Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement)

Configuration des paysages dans la plaine de Macédoine centrale, du Néolithique au Royaume d’Alexandre le Grand
La plaine de Macédoine centrale est la plus vaste aire deltaïque de Grèce et couvre une superficie d’environ 2200 km². Entre 2003 et 2013, des recherches géomorphologiques et paléoenvironnementales ont été conduites pour reconstituer l’évolution morphologique de cette plaine littorale édifiée au cours des 6 000 dernières années. Fondée sur une méthode combinant une approche de géographie historique et d’étude de carottages, les grandes étapes d’édification de ce complexe deltaïque, formé principalement par les fleuves Aliakmon et Axios, ont pu être détaillées. D’un point de vue historique, le secteur d’études est une importante aire d’implantation des sociétés humaines. Depuis le Néolithique, une occupation continue du territoire est attestée. Différents travaux archéologiques, historiques et paléoenvironnementaux attestent d’une évolution majeure du trait de côte entre le quatrième millénaire avant notre ère et le Ve siècle ap. J.‐C, mais précisent de manière incertaine l’évolution paysagère. Le Royaume de Macédoine, avec ses rois illustres Philippe II et Alexandre le Grand, a laissé sur le territoire de nombreux vestiges archéologiques qui témoignent d’une évolution paysagère certaine. Ainsi, Pella, l’ancienne capitale et ville portuaire reliée à la mer vie une lagune, se localise désormais à 28 km à l’intérieur des terres.

Prochaine conférence le 15 février 2014 : « Ville de Delphes »

Samedi 15 février 2014 à 15h, J.-M. Luce (Université Toulouse-Le Mirail), présentera une conférence sur les découvertes récentes et le projet d’étude de la cité de Delphes.

Les cent‐vingt‐deux ans d’archéologie française qui se sont déroulées à Delphes depuis le début de la « Grande Fouille » ont porté principalement sur ses sanctuaires et leur histoire, avec leurs monuments, leurs inscriptions et leur plastique. On oublie souvent qu’il existait une ville toute autour du hieron d’Apollon, dont l’histoire est plus ancienne que l’oracle et s’est achevée bien après la fin de ce dernier. L’objet du programme Ville de Delphes, engagé en 2012, vise donc à combler cette lacune. Il comporte trois volets : un inventaire des murs aujourd’hui visibles, une prospection géophysique et l’ouverture d’un chantier de fouilles. Il est déjà possible de tirer un premier bilan à mi‐parcours et de proposer quelques hypothèses sur le réseau des rues et leurs relations avec le sanctuaire d’Apollon.

Prochaine conférence le 25 janvier 2014 : Les ports antiques de Narbonne

Samedi 25 janvier 2014, à 15h

Corinne Sanchez, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Stéphane Mauné, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) et Nicolas Carayon, post-doctorant (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) présenteront une conférence sur les ports antiques de Narbonne

Narbonne, fondée en 118 av. notre ère, s’installe au carrefour d’axes terrestres, maritimes et fluviaux. Alors qu’elle est réputée comme l’une des plus grandes places de commerce durant l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Le travail d’une équipe pluridisciplinaire permet aujourd’hui de retrouver les lieux d’échanges qui ont fait la richesse et la réputation de la capitale de la Gaule Narbonnaise. Les déplacements du fleuve et l’évolution du littoral ont joué un rôle majeur et sont à l’origine des différentes zones de déchargements des marchandises étudiées dans le cadre du projet de recherche : Port-la-Nautique, Castélou/Mandirac et l’île Saint-Martin.

Prochaine conférence le 14 décembre : Sculpture romaine et domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne)

Samedi 14 décembre 2013, à 15h, à l’INHA

Jean-Charles Balty présentera une conférence sur la sculpture romaine et le domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne).

Marc-Aurèle de Chiragan (Toulouse, musée Saint-Raymond)

Les fouilles de 1826-1827 dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ont fait du Musée Saint-Raymond de Toulouse la deuxième collection de sculpture antique de France après le Musée du Louvre. L’étude approfondie de ces œuvres (statuaire idéale, portraits d’empereurs et de hauts fonctionnaires) conduit à reconnaître aujourd’hui dans cette villa le centre d’un vaste domaine impérial établi aux portes mêmes de Toulouse, à proximité de forêts et de carrières ayant appartenu au patrimoine privé de l’empereur — patrimoine géré par des procurateurs de rang équestre, dont plusieurs sont ici représentés par des portraits de très haute qualité artistique.

Séance de rentrée le samedi 16 novembre 2013

Nous aurons le plaisir de vous retrouver pour la première séance de l’automne le samedi 16 novembre 2013, à 15h, salle Walter Benjamin à l’INHA :

Gianluca Tagliamonte (Università del Salento – Lecce)

Le sanctuaire tardo-républicain du mont San Nicola de Pietravairano

Situé sur un promontoire en position stratégique, le sanctuaire du mont San Nicola de Pietravairano (Campanie septentrionale) a été édifié pendant la période tardo-républicaine, vers 100 av. J.-C., dans un territoire sous domination romaine, préalablement contrôlé par les Samnites. Le cœur du sanctuaire est constitué par l’alignement d’un temple à trois cellae et d’un théâtre sous-jacent. Durant la conférence, seront évoquées les questions associées à la mise en œuvre d’un projet unitaire ainsi que la genèse du modèle architectural ayant servi d’inspiration à cette construction (Roman Theatre-Temple).

Prochaine séance : 18 mai 2013

Richard Veymiers (FRS-FNRS – Université de Liège)

Travaux en cours sur la présence isiaque dans le Péloponnèse. Sur les traces des lieux de culte

Dès les années 270, sinon plus tôt, l’Isis hellénisée se diffuse avec les siens – une famille recomposée où Sarapis remplace Osiris et Harpocrate, Horus – dans le monde hellénistique en fonction de facteurs et de vecteurs multiples. La réception de leurs cultes par les cités grecques se manifeste par la fondation à des emplacements souvent significatifs de sanctuaires qui révèlent une grande diversité d’apparences. Dans le Péloponnèse, où Pausanias signale une quinzaine de lieux de culte isiaques, plusieurs structures archéologiques leur ont été attribuées à partir de critères variés dont il convient d’évaluer la pertinence. Si certaines identifications sont irréfutables, quoique parfois mal comprises, d’autres manquent de preuves et résistent mal à un examen critique.

Le programme des séances de l’année 2013

16 février 2013

François Leclère (EPHE – Sciences religieuses), Jeffrey Spencer (British Museum), Alexandra Villing (British Museum)

Égyptiens et Grecs à Daphnae et Naucratis. Projets en cours du British Museum

Le British Museum possède dans ses collections une grande partie, mais non la totalité, du très abondant matériel archéologique provenant des fouilles effectuées par William Flinders Petrie entre 1884 et 1886 à Naucratis (Kôm Gaief, Delta occidental du Nil) et à Daphnæ (Tell Defenneh / Dafana, Delta oriental), un grand nombre d’objets ayant abouti dans d’autres musées à travers le monde. La collation et le classement informatique en cours de cette vaste documentation, sa re-contextualisation archéologique grâce, notamment, à l’étude d’archives de fouilles inédites, constituent la base d’un complet réexamen des problématiques liées à ces deux sites, c’est-à-dire celles des installations grecques dans l’Égypte saïte (664-525 av. J.-C.), perse (525-332), et ptolémaïque. L’exploration archéologique a par ailleurs repris, sur de nouvelles bases : survey magnétométrique et géomorphologique à Naucratis, étude de vues satellitaires à Daphnæ, collaborations avec le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes opérant sur le terrain. Ces travaux permettent d’ores et déjà de clarifier — voire de corriger — certaines idées préconçues qui continuent de circuler à propos de ces sites majeurs de la Basse Époque égyptienne, période qui est aussi celle de la Grèce archaïque et classique.

23 mars 2013

Cécile Giroire (Musée du Louvre)

Les mosaïques d’Antioche du Louvre : nouvelle présentation, nouvelles recherches

L’ouverture en septembre 2012 de nouveaux espaces muséographiques dédiés à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain a permis d’entreprendre un travail fondamental sur les collections de mosaïques proche-orientales conservées au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre. Un des ensembles phares de ce redéploiement est en effet constitué par la collection de mosaïques issues des provinces orientales de l’Empire, et dans leur continuité, celle des mosaïques chrétiennes de la Syrie byzantine. Un vaste espace, mitoyen des nouvelles salles du département des Arts de l’Islam, a été conçu pour les présenter au public. Mais on ne pouvait le faire sans engager une ambitieuse campagne de restauration fondamentale, menée sur une quinzaine d’années, pour répondre aux problèmes de conservation que posaient les mosaïques anciennement déposées. Ce travail long et minutieux, soutenu par le musée avec l’appui de deux mécénats, a été l’occasion de réétudier une à une les mosaïques concernées, afin de rassembler les documents d’archives et  de disposer de toute la documentation pouvant servir à leur restauration, celle concernant notamment le contexte archéologique et l’histoire matérielle des œuvres depuis leur découverte.

18 mai 2013

Richard Veymiers (FRS-FNRS – Université de Liège)

Travaux en cours sur la présence isiaque dans le Péloponnèse. Sur les traces des lieux de culte

Dès les années 270, sinon plus tôt, l’Isis hellénisée se diffuse avec les siens – une famille recomposée où Sarapis remplace Osiris et Harpocrate, Horus – dans le monde hellénistique en fonction de facteurs et de vecteurs multiples. La réception de leurs cultes par les cités grecques se manifeste par la fondation à des emplacements souvent significatifs de sanctuaires qui révèlent une grande diversité d’apparences. Dans le Péloponnèse, où Pausanias signale une quinzaine de lieux de culte isiaques, plusieurs structures archéologiques leur ont été attribuées à partir de critères variés dont il convient d’évaluer la pertinence. Si certaines identifications sont irréfutables, quoique parfois mal comprises, d’autres manquent de preuves et résistent mal à un examen critique.

Juin 2013

Excursion au sanctuaire d’Apollon Moritasgus en Alésia (Alise-Sainte-Reine)

16 novembre 2013

Gianluca Tagliamonte (Università del Salento – Lecce)

Le sanctuaire tardo-républicain du mont San Nicola de Pietravairano

Situé sur un promontoire en position stratégique, le sanctuaire du mont San Nicola de Pietravairano (Campanie septentrionale) a été édifié pendant la période tardo-républicaine, vers 100 av. J.-C., dans un territoire sous domination romaine, préalablement contrôlé par les Samnites. Le cœur du sanctuaire est constitué par l’alignement d’un temple à trois cellae et d’un théâtre sous-jacent. Durant la conférence seront évoquées les questions associées à la mise en œuvre d’un projet unitaire ainsi que la genèse du modèle architectural ayant servi d’inspiration à cette construction (Roman Theatre-Temple).

14 décembre 2013

Jean-Charles Balty

Sculpture romaine et domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne)

Les fouilles de 1826-1827 dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ont fait du Musée Saint-Raymond de Toulouse la deuxième collection de sculpture antique de France après le Musée du Louvre. L’étude approfondie de ces œuvres (statuaire idéale, portraits d’empereurs et de hauts fonctionnaires) conduit à reconnaître aujourd’hui dans cette villa le centre d’un vaste domaine impérial établi aux portes mêmes de Toulouse, à proximité de forêts et de carrières ayant appartenu au patrimoine privé de l’empereur — patrimoine géré par des procurateurs de rang équestre, dont plusieurs sont ici représentés par des portraits de très haute qualité artistique.

25 janvier 2014

Corinne Sanchez, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Stéphane Mauné, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Nicolas Carayon, post-doctorant (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes)

Les ports antiques de Narbonne

Narbonne, fondée en 118 av. notre ère, s’installe au carrefour d’axes terrestres, maritimes et fluviaux. Alors qu’elle est réputée comme l’une des plus grandes places de commerce durant l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Le travail d’une équipe pluridisciplinaire permet aujourd’hui de retrouver les lieux d’échanges qui ont fait la richesse et la réputation de la capitale de la Gaule Narbonnaise. Les déplacements du fleuve et l’évolution du littoral ont joué un rôle majeur et sont à l’origine des différentes zones de déchargements des marchandises étudiées dans le cadre du projet de recherche : Port-la-Nautique, Castélou/Mandirac et l’île Saint-Martin.

Toutes les conférences se déroulent à l’INHA, en salle Walter Benjamin à partir de 15h.