Espaces artisanaux, lieux de culte dans l’Antiquité

Cette année, la SFAC organise une journée d’études sur les espaces artisanaux lieux de culte dans l’Antiquité.

Samedi 15 mars 2014, 9h30-17h, salle Vasari, INHA

L’artisan dans le sanctuaire même, ou bien à proximité immédiate de lui et travaillant pour lui : cette thématique a été l’objet de plusieurs rencontres récentes, mais dont l’angle d’approche est différent de la présente journée d’études. On peut en effet donner des définitions très diverses de l’artisanat et des métiers, et de leur degré d’implication dans l’édification d’abord, la manutention et le fonctionnement ensuite, d’un lieu de culte. Si on voit bien que, lorsqu’il s’agit du chantier de construction et de l’entretien, les équipes d’artisans travaillent sur commande de l’autorité qui gère le sanctuaire et interviennent sur le temple même, la situation est plus complexe dès lors qu’il s’agit des offrandes et de leurs producteurs. Ont‐ils d’autres rapports que ceux de proximité opportuniste avec le sanctuaire ? Et existe‐t‐il d’ailleurs des artisans spécialisés pour répondre à la demande des
dévots ? Point de vue économique et archéologie de la construction, analyse spatiale, approche technologique, examen du décor et de l’objet offert doivent se conjuguer pour recomposer une culture matérielle des lieux du religieux à partir de ses acteurs et de ses espaces de fabrication ou de mise en œuvre. Le programme est en ligne ici, n’hésitez pas à le diffuser !

L’artisan
dans
le
sanctuaire
même,
ou
bien
à
proximité
immédiate
de
lui
et
travaillant
pour
lui
:
cette
thématique
a
été
l’objet
de
plusieurs
rencontres
récentes,
mais
dont
l’angle
d’approche
est
différent
de
la
présente
journée
d’études.
On
peut
en
effet
donner
des
définitions
très
diverses
de
l’artisanat
et
des
métiers,
et
de
leur
degré
d’implication
dans
l’édification
d’abord,
la
manutention
et
le
fonctionnement
ensuite,
d’un
lieu
de
culte.
Si
on
voit
bien
que,
lorsqu’il
s’agit
du
chantier
de
construction
et
de
l’entretien,
les
équipes
d’artisans
travaillent
sur
commande
de
l’autorité
qui
gère
le
sanctuaire
et
interviennent
sur
le
temple
même,
la
situation
est
plus
complexe
dès
lors
qu’il
s’agit
des
offrandes
et
de
leurs
producteurs.
Ont
ils
d’autres
rapports
que
ceux
de
proximité
opportuniste
avec
le
sanctuaire
?
Et
existe
t
il
d’ailleurs
des
artisans
spécialisés
pour
répondre
à
la
demande
des
dévots
?
Point
de
vue
économique
et
archéologie
de
la
construction,
analyse
spatiale,
approche
technologique,
examen
du
décor
et
de
l’objet
offert
doivent
se
conjuguer
pour
recomposer
une
culture
matérielle
des
lieux
du
religieux
à
partir
de
ses
acteurs
et
de
ses
espaces
de
fabrication
ou
de
mise
en
œuvre.
Trois
axes
seront
plus
particulièrement
développés
au
cours
de
cette
journée
:
la
« fabrique
du
temple »
(entendue
au
sens
de
la
construction,
du
décor,
et
de
l’entretien
de
l’édifice
de
culte)
;
la
production
des
offrandes,
sur
place
ou
spécifiquement
destinée
au
sanctuaire
;
enfin,
parce
que
les
espaces
cultuels
ne
se
restreignent
pas
au
temple
et
à
ses
annexes,
on
a
voulu
aussi
inclure
dans
le
panorama
qui
sera
présenté
deux
types
d’espaces
privés
qui
n’en
abritent
pas
moins
des
rites
périodiques
:
la
maison
et
la
boutique
d’une
part
;
les
nécropoles
d’autre
part.

Prochaine conférence le 15 février 2014 : « Ville de Delphes »

Samedi 15 février 2014 à 15h, J.-M. Luce (Université Toulouse-Le Mirail), présentera une conférence sur les découvertes récentes et le projet d’étude de la cité de Delphes.

Les cent‐vingt‐deux ans d’archéologie française qui se sont déroulées à Delphes depuis le début de la « Grande Fouille » ont porté principalement sur ses sanctuaires et leur histoire, avec leurs monuments, leurs inscriptions et leur plastique. On oublie souvent qu’il existait une ville toute autour du hieron d’Apollon, dont l’histoire est plus ancienne que l’oracle et s’est achevée bien après la fin de ce dernier. L’objet du programme Ville de Delphes, engagé en 2012, vise donc à combler cette lacune. Il comporte trois volets : un inventaire des murs aujourd’hui visibles, une prospection géophysique et l’ouverture d’un chantier de fouilles. Il est déjà possible de tirer un premier bilan à mi‐parcours et de proposer quelques hypothèses sur le réseau des rues et leurs relations avec le sanctuaire d’Apollon.

Prochaine conférence le 25 janvier 2014 : Les ports antiques de Narbonne

Samedi 25 janvier 2014, à 15h

Corinne Sanchez, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Stéphane Mauné, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) et Nicolas Carayon, post-doctorant (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes) présenteront une conférence sur les ports antiques de Narbonne

Narbonne, fondée en 118 av. notre ère, s’installe au carrefour d’axes terrestres, maritimes et fluviaux. Alors qu’elle est réputée comme l’une des plus grandes places de commerce durant l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Le travail d’une équipe pluridisciplinaire permet aujourd’hui de retrouver les lieux d’échanges qui ont fait la richesse et la réputation de la capitale de la Gaule Narbonnaise. Les déplacements du fleuve et l’évolution du littoral ont joué un rôle majeur et sont à l’origine des différentes zones de déchargements des marchandises étudiées dans le cadre du projet de recherche : Port-la-Nautique, Castélou/Mandirac et l’île Saint-Martin.

Prochaine conférence le 14 décembre : Sculpture romaine et domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne)

Samedi 14 décembre 2013, à 15h, à l’INHA

Jean-Charles Balty présentera une conférence sur la sculpture romaine et le domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne).

Marc-Aurèle de Chiragan (Toulouse, musée Saint-Raymond)

Les fouilles de 1826-1827 dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ont fait du Musée Saint-Raymond de Toulouse la deuxième collection de sculpture antique de France après le Musée du Louvre. L’étude approfondie de ces œuvres (statuaire idéale, portraits d’empereurs et de hauts fonctionnaires) conduit à reconnaître aujourd’hui dans cette villa le centre d’un vaste domaine impérial établi aux portes mêmes de Toulouse, à proximité de forêts et de carrières ayant appartenu au patrimoine privé de l’empereur — patrimoine géré par des procurateurs de rang équestre, dont plusieurs sont ici représentés par des portraits de très haute qualité artistique.

Séance de rentrée le samedi 16 novembre 2013

Nous aurons le plaisir de vous retrouver pour la première séance de l’automne le samedi 16 novembre 2013, à 15h, salle Walter Benjamin à l’INHA :

Gianluca Tagliamonte (Università del Salento – Lecce)

Le sanctuaire tardo-républicain du mont San Nicola de Pietravairano

Situé sur un promontoire en position stratégique, le sanctuaire du mont San Nicola de Pietravairano (Campanie septentrionale) a été édifié pendant la période tardo-républicaine, vers 100 av. J.-C., dans un territoire sous domination romaine, préalablement contrôlé par les Samnites. Le cœur du sanctuaire est constitué par l’alignement d’un temple à trois cellae et d’un théâtre sous-jacent. Durant la conférence, seront évoquées les questions associées à la mise en œuvre d’un projet unitaire ainsi que la genèse du modèle architectural ayant servi d’inspiration à cette construction (Roman Theatre-Temple).

Prochaine séance : 18 mai 2013

Richard Veymiers (FRS-FNRS – Université de Liège)

Travaux en cours sur la présence isiaque dans le Péloponnèse. Sur les traces des lieux de culte

Dès les années 270, sinon plus tôt, l’Isis hellénisée se diffuse avec les siens – une famille recomposée où Sarapis remplace Osiris et Harpocrate, Horus – dans le monde hellénistique en fonction de facteurs et de vecteurs multiples. La réception de leurs cultes par les cités grecques se manifeste par la fondation à des emplacements souvent significatifs de sanctuaires qui révèlent une grande diversité d’apparences. Dans le Péloponnèse, où Pausanias signale une quinzaine de lieux de culte isiaques, plusieurs structures archéologiques leur ont été attribuées à partir de critères variés dont il convient d’évaluer la pertinence. Si certaines identifications sont irréfutables, quoique parfois mal comprises, d’autres manquent de preuves et résistent mal à un examen critique.

Le programme des séances de l’année 2013

16 février 2013

François Leclère (EPHE – Sciences religieuses), Jeffrey Spencer (British Museum), Alexandra Villing (British Museum)

Égyptiens et Grecs à Daphnae et Naucratis. Projets en cours du British Museum

Le British Museum possède dans ses collections une grande partie, mais non la totalité, du très abondant matériel archéologique provenant des fouilles effectuées par William Flinders Petrie entre 1884 et 1886 à Naucratis (Kôm Gaief, Delta occidental du Nil) et à Daphnæ (Tell Defenneh / Dafana, Delta oriental), un grand nombre d’objets ayant abouti dans d’autres musées à travers le monde. La collation et le classement informatique en cours de cette vaste documentation, sa re-contextualisation archéologique grâce, notamment, à l’étude d’archives de fouilles inédites, constituent la base d’un complet réexamen des problématiques liées à ces deux sites, c’est-à-dire celles des installations grecques dans l’Égypte saïte (664-525 av. J.-C.), perse (525-332), et ptolémaïque. L’exploration archéologique a par ailleurs repris, sur de nouvelles bases : survey magnétométrique et géomorphologique à Naucratis, étude de vues satellitaires à Daphnæ, collaborations avec le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes opérant sur le terrain. Ces travaux permettent d’ores et déjà de clarifier — voire de corriger — certaines idées préconçues qui continuent de circuler à propos de ces sites majeurs de la Basse Époque égyptienne, période qui est aussi celle de la Grèce archaïque et classique.

23 mars 2013

Cécile Giroire (Musée du Louvre)

Les mosaïques d’Antioche du Louvre : nouvelle présentation, nouvelles recherches

L’ouverture en septembre 2012 de nouveaux espaces muséographiques dédiés à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain a permis d’entreprendre un travail fondamental sur les collections de mosaïques proche-orientales conservées au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre. Un des ensembles phares de ce redéploiement est en effet constitué par la collection de mosaïques issues des provinces orientales de l’Empire, et dans leur continuité, celle des mosaïques chrétiennes de la Syrie byzantine. Un vaste espace, mitoyen des nouvelles salles du département des Arts de l’Islam, a été conçu pour les présenter au public. Mais on ne pouvait le faire sans engager une ambitieuse campagne de restauration fondamentale, menée sur une quinzaine d’années, pour répondre aux problèmes de conservation que posaient les mosaïques anciennement déposées. Ce travail long et minutieux, soutenu par le musée avec l’appui de deux mécénats, a été l’occasion de réétudier une à une les mosaïques concernées, afin de rassembler les documents d’archives et  de disposer de toute la documentation pouvant servir à leur restauration, celle concernant notamment le contexte archéologique et l’histoire matérielle des œuvres depuis leur découverte.

18 mai 2013

Richard Veymiers (FRS-FNRS – Université de Liège)

Travaux en cours sur la présence isiaque dans le Péloponnèse. Sur les traces des lieux de culte

Dès les années 270, sinon plus tôt, l’Isis hellénisée se diffuse avec les siens – une famille recomposée où Sarapis remplace Osiris et Harpocrate, Horus – dans le monde hellénistique en fonction de facteurs et de vecteurs multiples. La réception de leurs cultes par les cités grecques se manifeste par la fondation à des emplacements souvent significatifs de sanctuaires qui révèlent une grande diversité d’apparences. Dans le Péloponnèse, où Pausanias signale une quinzaine de lieux de culte isiaques, plusieurs structures archéologiques leur ont été attribuées à partir de critères variés dont il convient d’évaluer la pertinence. Si certaines identifications sont irréfutables, quoique parfois mal comprises, d’autres manquent de preuves et résistent mal à un examen critique.

Juin 2013

Excursion au sanctuaire d’Apollon Moritasgus en Alésia (Alise-Sainte-Reine)

16 novembre 2013

Gianluca Tagliamonte (Università del Salento – Lecce)

Le sanctuaire tardo-républicain du mont San Nicola de Pietravairano

Situé sur un promontoire en position stratégique, le sanctuaire du mont San Nicola de Pietravairano (Campanie septentrionale) a été édifié pendant la période tardo-républicaine, vers 100 av. J.-C., dans un territoire sous domination romaine, préalablement contrôlé par les Samnites. Le cœur du sanctuaire est constitué par l’alignement d’un temple à trois cellae et d’un théâtre sous-jacent. Durant la conférence seront évoquées les questions associées à la mise en œuvre d’un projet unitaire ainsi que la genèse du modèle architectural ayant servi d’inspiration à cette construction (Roman Theatre-Temple).

14 décembre 2013

Jean-Charles Balty

Sculpture romaine et domaine impérial de Chiragan (Haute-Garonne)

Les fouilles de 1826-1827 dans la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ont fait du Musée Saint-Raymond de Toulouse la deuxième collection de sculpture antique de France après le Musée du Louvre. L’étude approfondie de ces œuvres (statuaire idéale, portraits d’empereurs et de hauts fonctionnaires) conduit à reconnaître aujourd’hui dans cette villa le centre d’un vaste domaine impérial établi aux portes mêmes de Toulouse, à proximité de forêts et de carrières ayant appartenu au patrimoine privé de l’empereur — patrimoine géré par des procurateurs de rang équestre, dont plusieurs sont ici représentés par des portraits de très haute qualité artistique.

25 janvier 2014

Corinne Sanchez, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Stéphane Mauné, CNRS (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes), Nicolas Carayon, post-doctorant (UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Montpellier/Lattes)

Les ports antiques de Narbonne

Narbonne, fondée en 118 av. notre ère, s’installe au carrefour d’axes terrestres, maritimes et fluviaux. Alors qu’elle est réputée comme l’une des plus grandes places de commerce durant l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Le travail d’une équipe pluridisciplinaire permet aujourd’hui de retrouver les lieux d’échanges qui ont fait la richesse et la réputation de la capitale de la Gaule Narbonnaise. Les déplacements du fleuve et l’évolution du littoral ont joué un rôle majeur et sont à l’origine des différentes zones de déchargements des marchandises étudiées dans le cadre du projet de recherche : Port-la-Nautique, Castélou/Mandirac et l’île Saint-Martin.

Toutes les conférences se déroulent à l’INHA, en salle Walter Benjamin à partir de 15h.