ANNULATION DE LA Dernière séance de l’année 2018 : samedi 15 décembre

Nous sommes contraints d’annuler notre prochaine séance de la SFAC, ce samedi 15 décembre.
En effet, nous n’avons pas l’assurance que l’Institut National d’Histoire de l’Art sera ouvert samedi et, dans cette incertitude, nous ne voulons pas vous engager à prévoir un déplacement qui s’avérerait inutile. Si même la séance pouvait avoir lieu, ce qui est loin d’être sûr, nous comprenons aussi que beaucoup d’entre vous hésiteraient à s’engager dans le centre de Paris (chose bien compréhensible en période de manifestations), ce qui rendrait notre conférence, réduite à quelques rares auditeurs, bien désagréable pour tous.
Nous nous réjouissions d’entendre notre collègue Philippe Jockey, et nous nous excusons auprès de lui, tout en l’assurant que nous lui donnerons dès que possible l’occasion de venir vous parler de Delphes.

***

Le samedi 15 décembre 2018 à 15h (salle Walter Benjamin, INHA), Philippe JOCKEY (Université Paris Nanterre / UMR ArScAn) présentera une communication intitulée

Le décor sculpté de la tholos de Delphes, de l’éclatement matériel à la recomposition numérique 3D : méthodes et premiers résultats

La Tholos de Delphes, célèbre dans l’Antiquité pour son architecture audacieuse, ne l’était pas moins pour son décor sculpté. Les quatre-vingts métopes des ordres intérieur et extérieur du monument et leurs figures taillées en très haut relief ont retenu l’attention des chercheurs depuis plus d’un siècle, conduisant aux rapprochements spectaculaires et recollages matériels opérés par Jean Marcadé au sein des centaines de fragments dispersés et anonymes, sans jamais cependant parvenir à leur publication d’ensemble. Les progrès de la modélisation 3D, ces toutes dernières années, ouvrent la voie à une recomposition d’ensemble des deux frises sculptées, prélude à leur publication en ligne, fondée sur les rapprochements autorisés par l’outil numérique entre fragments delphiens et grandes compositions d’ensemble antiques, convoqués au titre de parallèles. On présente ici les enjeux, la méthode suivie et les premiers résultats de ces approches inédites.

Prochaine séance le 17 novembre 2018

Raphaël ORGEOLET (Aix-Marseille Université), présentera une communication sur :
Kirrha : pratiques funéraires et société aux marges du monde proto-mycénien

La reprise des fouilles à Kirrha (Phocide, Grèce) il y a un peu moins d’une dizaine d’années a considérablement changé notre perception de ce site de l’âge du Bronze, mais aussi de la région aux périodes plus anciennes. A l’occasion de la présentation de ces recherches, on mettra l’accent sur les très riches données funéraires remontant à la transition du Bronze Moyen au Bronze Récent, contemporaines des Cercles A et B de Mycènes. Loin de l’image de « simplicité » trop souvent accolée aux communautés périphériques du monde mycénien en cours de formation, elles nous révèlent tout au contraire un monde complexe, souvent original, mais pleinement intégré aux réseaux de son temps.

Reprise de nos séances le samedi 13 octobre 2018

Les séances de la Société française d’archéologie classique reprennent le samedi 13 octobre 2018, à 15h, à l’INHA.

Henri Tréziny présentera les Nouvelles données sur l’occupation de l’espace à Mégara Hyblaea à l’époque archaïque.

Depuis la dernière présentation à la SFAC en 2005, les travaux de recherche à Mégara Hyblaea ont porté surtout sur la publication de trois volumes consacrés aux fouilles anciennes : la ville hellénistique en 2018, la nécropole archaïque en deux volumes dont un à paraître, l’autre paru en 2017. En parallèle, des prospections géophysiques ont été menées sur l’habitat archaïque.
En 2006, des fouilles ont eu lieu sur la porte archaïque Ouest, mais aussi sur une villa romaine et le sanctuaire du Nord-Est, dans le cadre d’un financement européen.
En 2017 a commencé, dans le cadre des programmes de l’École française de Rome, la fouille partielle d’un îlot archaïque dans une zone peu explorée jusque-là. On en donnera rapidement les premiers résultats. La conférence essaiera surtout de faire un bilan d’ensemble des formes d’occupation de l’espace à l’époque archaïque, en embrassant à la fois le port et les sanctuaires, le plan d’urbanisme et la fortification, les nécropoles et l’organisation du territoire proche.

Samedi 26 mai 2018 : Recherches sur le territoire et l’économie de deux peuples de l’Italie préromaine

Samedi 26 mai 2018, à 15h, salle Walter Benjamin (INHA), Stéphane Bourdin (Université de Picardie – Jules-Verne) présentera une communication sur

Les centres fortifiés des Vestins Cismontani et des Péligniens Superaequani.

Recherches sur le territoire et l’économie de deux peuples de l’Italie préromaine

Les enceintes sommitales d’Italie centrale ont longtemps été renvoyées à un horizon très ancien (les Pélasges…) ou considérées comme des vestiges de systèmes fortifiés utilisés pour défendre le territoire des invasions romaines. Les prospections, conduites dans les années 1970-1980, ont permis la découverte d’une soixantaine de centres fortifiés sur les territoires des Vestins et des Péligniens, deux populations du centre de l’Italie (dans les Abruzzes actuelles). Ces sites étaient toutefois mal datés et la description des fortifications elles-mêmes un peu aléatoire. Un programme d’étude, conduit par l’École française de Rome, a été mené de 2006 à 2011, avec des prospections de surface systématiques sur les centres fortifiés recensés, l’étude des fortifications, des sondages sur certains d’entre eux et des prospections inventaires destinées à comprendre l’organisation générale du territoire.

Stéphane Bourdin présentera les résultats de ces recherches, qui donneront lieu à une monographie (en cours d’achèvement) : la typologie des fortifications, la durée d’occupation des centres fortifiés et l’organisation du territoire des Vestins et des Péligniens, leur évolution sociale et politique du IXe siècle av. J.-C. à la guerre sociale, le rôle joué par ces centres dans le développement de l’économie pastorale et de la transhumance, ainsi que les transformations provoquées par le passage sous la domination romaine.

Samedi 7 avril 2018 : Nouvelles recherches sur les théâtres de Pompéi

Éloïse LETELLIER-TAILLEFER, Chercheuse associée à l’IRAA, USR 3155

Situés au cœur d’un quartier largement occupé par des monuments publics entre le forum triangulaire et la porte de Stabies, les deux théâtres de Pompéi ont été mis au jour dès le début des fouilles, à partir des années 1760, comme l’attestent de nombreux documents d’archives. Dès cette date et jusqu’à très récemment, ils ont subi d’importantes restaurations afin d’être présentés au public. Visités par de nombreux antiquaires et touristes depuis le XVIIIe siècle, les deux monuments font l’objet d’une riche documentation moderne, notamment graphique et photographique, largement dispersée.
Ces théâtres, bâtis entre la période samnite et la fondation coloniale de Pompéi, sont considérés comme des édifices-clés dans l’histoire architecturale des théâtres antiques car ils illustreraient le passage de formes grecques à des formes latines. Ils jouent par ailleurs un rôle crucial dans l’histoire urbaine de la petite cité campanienne que son ensevelissement par le Vésuve a transformée en échantillon archéologique exceptionnel. Pourtant, ils demeurent très mal connus scientifiquement et n’ont jamais fait l’objet d’une publication monographique.
La conférence présentera la méthode et les premiers résultats des recherches menées depuis 2016 par l’équipe du projet Teatri di Pompei qui, en croisant enquête documentaire et de terrain, touchent à l’histoire architecturale des deux monuments, mais aussi aux usages quotidiens de tels lieux publics urbains.

Journée d’études de la SFAC : samedi 17 mars 2018

L’archéologie de l’hellénisme sur les côtes et dans les îles de la Méditerranée orientale au Ier Millénaire av. J.-C),

bilans récents et perspectives

Vous pouvez télécharger le programme ici pour le diffuser.

9h Introduction : J.-Y. Carrez-Maratray, A. Dan, « Qu’entend-on par mer d’Égypte ? ».

MATINÉE : Président de séance, Stéphane Verger.
1) Circulations
9 h 20 : S. Verger, R. Pace, « Les circulations entre la Méditerranée orientale et la Grèce
d’occident aux VIIIème / VIIème siècles av. J.-C., un bilan à partir de découvertes récentes ».
10 h : D. Barcat (en collaboration avec P. Kousoulis et E. Apostolou) : « La circulation des
« aegyptiaca » en Méditerranée orientale grecque ».
2) Crète et côte micrasiatique
10 h 40 : J. Lamaze : « Le prétendu Temple A de Prinias en Crète ».
11 h 20 : M. Seyer : « Recent Excavations at Limyra in Lycia ».
12 h : Discussions

12 h 30 – 14 h : DÉJEUNER

APRÈS-MIDI : Présidente de séance, Pascale Ballet.
3) Chypre
14 h : S. Fourrier, « L’archéologie de l’hellénisme à Chypre : bilan des travaux récents ».
14 h 40 : Cl. Balandier : « Néa-Paphos, capitale ptolémaïque de Chypre. Résultats de dix ans
de recherches par la Mission archéologique française à Paphos (2008-2017) ».
4) Delta égyptien
15 h 20 : I. Hairy : « Bilan sur les dernières recherches sous-marines sur la côte
d’Alexandrie ».
16 h : D. Robinson, Fr. Goddio : « A port at the edge of the sea of the Greeks – Hellenism in
Thonis-Heracleion, Egypt ».
17 h : Discussion finale.

Samedi 10 février 2018 : la ville caravanière de Thâj (Arabie orientale)

Le samedi 10 février 2018, la Société française d’archéologie classique accueille Jérôme Rohmer (Chargé de recherche CNRS – UMR 8167 Orient et Méditerranée), qui présentera à 15h une conférence intitulée

Aux marges des mondes hellénistique, parthe et sassanide : la ville caravanière de Thâj (Arabie orientale).

Situé dans la province orientale de l’Arabie saoudite, à 90 km à l’ouest du port d’al-Jubayl, Thâj est le plus grand site préislamique et la seule véritable ville antique connue dans l’est de la péninsule arabique. Composé d’une ville fortifiée de 40 ha, de faubourgs d’environ 20 ha et d’une vaste nécropole d’un millier de tumuli, il fut occupé entre l’époque « hellénistique » et la haute époque sassanide (iiie s. av. J.-C. – ive s. apr. J.-C.). Situé sur la principale piste caravanière transarabique et relié aux routes maritimes du Golfe, il constituait manifestement un carrefour commercial de première importance entre l’Arabie du Sud, la Mésopotamie, le Levant et l’Inde. Certains savants ont proposé d’y reconnaître l’antique Gerrha, capitale d’un richissime mais énigmatique royaume caravanier d’Arabie orientale, mais il pourrait également s’agir d’une des autres puissances indigènes de la région dont les sources grecques et arabiques (notamment les monnaies) gardent le souvenir.

Depuis 2016, le site fait l’objet d’un programme de fouille international codirigé par J. Rohmer (CNRS, UMR 8167), Ahmad al-Jallad (université de Leyde, Pays-Bas) et M. al-Hajiri (Saudi Commision for Tourism and National Heritage). La conférence présentera les résultats des deux premières campagnes (2016-2017), qui apportent de nombreuses nouvelles informations concernant l’environnement du site, son urbanisme, sa chronologie et sa culture matérielle.

Première séance de l’année : samedi 13 janvier, Assemblée générale et conférence de Gabriel Rocque

Samedi 13 janvier 2018, après l’assemblée générale et les hommages à Marie-Christine Hellmann, Gabriel Rocque (Service d’Archéologie Préventive du Département de l’Allier) présentera une communication sur

Un sanctuaire antique monumental en lisière de bas marais à Magny-cours (Nièvre)

Le site de Magny-Cours est situé à 20 km au sud de Nevers (Nièvre). Durant l’époque antique, il était localisé en bordure occidentale du territoire éduen, à proximité de celui des Bituriges. Il s’étend sur une surface d’un peu plus de 2 ha.
Les résultats ont été obtenus grâce à un diagnostic archéologique mis en œuvre par l’INRAP, qui a été suivi d’une opération de fouille préventive menée par le Service d’Archéologie Préventive du Département de l’Allier.
Deux espaces cultuels antiques ont été mis au jour. L’un, au nord, associe un temple à une tourbière ayant livré des ex-voto en bois. Cet ensemble n’a pas été fouillé, il est aujourd’hui constitué en réserve archéologique. Le second, au sud, a fait l’objet d’une fouille intégrale. Un grand nombre de constructions a été mis au jour parmi lesquelles plusieurs bâtiments publics : thermes, latrines, théâtre et fanum. Une quinzaine d’autres édifices complète l’organisation de ce site bordé par une grande voie et desservi par une série de petites venelles. L’occupation de ces deux ensembles s’étend entre le Ier siècle avant notre ère et le IVe siècle de notre ère.
L’intérêt de ce site porte également sur l’étude d’une vaste zone humide composée de plusieurs tourbières et de cours d’eau aux tracés changeants. Ainsi, la restitution du paysage peut-être corrélée à l’histoire du site et aux sanctuaires antiques. Ceux-ci entretiennent d’ailleurs des relations complexes avec cette zone humide et avec l’eau en général, que cette fouille permet d’aborder.

Marie-Christine Hellmann

Paris, le 30 décembre 2017

La Société Française d’Archéologie Classique a la douleur de vous faire part du décès, survenu le 29 décembre 2017, de Mme Marie-Christine Hellmann, Directrice de Recherches au CNRS, Directrice de la Revue Archéologique, et membre de droit de notre Comité.

Cette disparition soudaine prive notre Société de bien plus que ce que proclamaient ses titres, car nous perdons avec Marie-Christine la compagne de tous les combats pour le rayonnement de l’Antiquité Classique en général, et de l’archéologie grecque en particulier. Son action allait bien au-delà de l’assurance qu’elle nous offrait, avec la Revue Archéologique, de prolonger les séances de la Sfac par la publication de ses conférences dans le Bulletin Archéologique : elle orientait judicieusement les choix du Comité, faisait connaître les jeunes chercheurs, accélérait les procédures éditoriales, favorisant l’excellence en tout sans jamais perdre de vue l’exigence de beauté qui reste au cœur de la redécouverte des mondes anciens qu’elle connaissait si bien.

La SFAC s’associe au deuil de sa famille et à la peine de tous ses proches et de tous ses amis.

Elle lui rendra hommage lors de sa prochaine Assemblée Générale qui se tiendra le samedi 13 janvier 2018 à 15 heures, à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), 2, rue Vivienne, 75002 Paris, et lors de la Journée d’Etudes du 17 mars 2018, qui sera dédiée à sa mémoire.

Jean-Yves Carrez-Maratray, Président de la Sfac

William Van Andringa, Vice-Président

Les secrétaires, trésoriers et membres du Comité