SFAC, vendredi 20 janvier 2023

Pour sa première conférence de l’année, la Société française d’archéologie classique accueillera Paolo Gallo (Université de Turin) qui présentera une conférence intitulée Le « roi nu ». Un type méconnu de statuaire gréco-égyptienne, d’Alexandrie à Rome.

Jusqu’à la moitié des années 1950, on pouvait encore visiter, à quelques kilomètres à l’est d’Alexandrie, les ruines d’un petit temple de style égyptien édifié sur la plage de la Méditerranée. Dans ce sanctuaire, qui aujourd’hui n’existe plus, un Ptolémée avait dédié une statue colossale sculptée dans une pierre calcaire blanche « semblable au marbre ». Cette statue, dont ne furent retrouvés que des fragments, devait mesurer au moins 6 mètres de haut et représentait un homme adulte début, complètement nu et flanqué d’une figure féminine beaucoup plus petite (taille réelle, 170 cm environ) habillée selon la mode de l’époque ptolémaïque. Si le colosse masculin respectait la posture traditionnelle de la statuaire égyptienne, sa nudité et le modelé réaliste des détails rappelaient plutôt les canons de l’art grec. Au cours de nos études sur la presqu’île d’Aboukir, nous avons pu retrouver les notes inédites relatives aux fouilles que le Service des Antiquités de l’Égypte effectua sur ce site en 1955-56 avant sa destruction, ainsi que quelques photos, elles aussi inédites, des fragments de la statue colossale. Ces éléments permettent de localiser le lieu dans lequel se trouvait le temple (aujourd’hui englobé dans une base militaire de la Défense aérienne) et d’identifier un nouveau type statuaire – curieuse rencontre entre art égyptien et art grec – dont les exemples connus, quoique rares, montrent néanmoins une diffusion qui s’étend de la côte alexandrine jusqu’à… Rome.

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